L'Homme de Désir
L’HOMME DE DÉSIR
Les merveilles du seigneur semblent jetées sans ordre et sans dessein dans le champ de l’immensité.
LOUIS CLAUDE DE SAINT MARTIN - 1790
dit Le Philosophe Inconnu
Mise en page corrigée et améliorée par Joseph CASTELLI
Et réédité par les ÉDITIONS MAÇONNIQUES en 2008
« A tous les instants de notre existence nous devons nous ressusciter des morts. Notre pensée, notre action, notre volonté, nos affections vraies et pures, tout est dans le tombeau. » Nous devons « soulever la pierre du tombeau » et nous réapproprier « notre première pureté » ; tel est « le grand œuvre » auquel l’homme est convoqué, et auquel Louis Claude de Saint-Martin nous exhorte.
Il insiste : « Que l’âme en travail ouvre tous les sens de son être, pour que la vie puisse la pénétrer. » C’est le sens du « grand œuvre. » Qu’adviendra-t-il lorsque l’esprit aura été « rendu à sa propre substance » ? « Il faut s’attendre à des développements immenses, » prévient celui qui fut surnommé le Philosophe inconnu. L’homme atteindra « aux œuvres et aux opérations invisibles » des sages et des prophètes.
« L’esprit lui donnera son agilité ; (il) sera transporté, comme l’éclair, de l’orient à l’occident » ; en « un instant il (le) rendra à la fois présent dans toutes les régions », et chacun comprendra pourquoi, aux noces de Cana, le meilleur vin a été servi en dernier. Louis Claude de Saint-Martin exalte ce qu’il y a de meilleur en l’homme : l’admiration, l’amour, la solidité des rapports humains, et la présence du grain de sénevé « enfoui dans le cœur de chacun, mais qui doit nous porter jusqu’aux cieux, transfigurer la nature même, et rendre à l’homme sa splendeur passée. »